Compte provisoire de l’agriculture française 2023 : baisse des revenus
En 2023, la valeur des produits agricoles, hors subventions, s'est repliée de 1,5%. Cette contraction tiendrait au recul des prix de 4,4%, alors que les volumes progresseraient de 3,0%. Au-delà de ces considérations globales, les chiffres cachent de très grandes disparités.
Ainsi, la production végétale progresserait de 6,3% en volume en 2023. En revanche, elle baisserait de 5,8% en valeur du fait du recul des prix (-11,4%). « Au niveau mondial, la récolte de céréales s’annonce à un niveau record, ce qui tire les cours à la baisse, en dépit de la persistance de la guerre en Ukraine », commente l’INSEE. En France, les prix des céréales diminueraient de 30% en 2023 alors qu’ils avaient augmenté de 23,3% en 2021, puis de 26,9% en 2022. Le prix des oléagineux baisserait également (26,4%), là encore sous l’effet de disponibilités mondiales abondantes et après deux années de fortes hausses. De même, le rebond des récoltes en France amplifierait la baisse des prix des protéagineux (9,3%) et des fourrages (12,7%).
En revanche, la production animale s’élèverait de 4,9% en valeur en 2023, toujours portée par l’augmentation des prix (+6,8%), compensant la baisse des volumes (-1,8%). A titre d’exemple, les prix du porc s’élèveraient de 21% sur l’année, les abattages ayant chuté de 7,2% au niveau de l’Union européenne. Les prix des volailles augmenteraient de 5,2%. Et après une hausse record de 70% en 2022, les prix des œufs s’apprécieraient de 8,3%, toujours tirés par une forte demande.
Dans le même temps, les consommations intermédiaires augmenteraient de 1,3% en valeur, du fait de la hausse des prix des engrais, alors que ceux de l’alimentation animale et de l’énergie diminueraient.
En conséquence, en 2023, la valeur ajoutée brute de la branche agricole serait en recul de 5,3%. « Une rupture s’opère avec les deux années précédentes où la valeur ajoutée brute avait fortement progressé (+9,0% en 2021 et +25,7% en 2022) », ajoute le bureau de la statistique du ministère de l’Agriculture. En prenant en compte les subventions d’exploitation et les impôts à la production, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs de la branche agricole baisserait de 4,8%. Par actif, cet indicateur diminuerait dans la même proportion (-4,8%), du fait de la baisse légère de l’emploi agricole. Au final, en termes réels, elle baisserait de 9,6% en 2023, après avoir augmenté de 8,7% en 2021, puis de 14,4% en 2022.
Image par Kevin Schneider de Pixabay