Influenza aviaire : la situation se dégrade à nouveau en France
Après l’épizootie de l’hiver dernier qui s’est prolongée jusqu’au printemps 2021, un premier foyer d’influenza aviaire a été détecté en novembre dernier dans un élevage commercial de poules pondeuses de la commune de Warhem, dans le département du Nord. Par la suite, plusieurs autres élevages ont été touchés et de nouveaux cas ont été détectés dans la faune sauvage. A la date du 29 décembre 2021, le ministère de l’Agriculture recensait 8 foyers en élevage dans le Nord (59), 5 dans le Gers (32), 9 dans les Landes (40) et 4 dans le département des Pyrénées-Atlantiques (64). Pour limiter la contamination « les élevages touchés sont à chaque fois dépeuplés, puis désinfectés. Une zone de protection (3 km) et une zone de surveillance (10 km) sont instaurées autour de chaque foyer par chaque Préfet », précise le ministère de l’Agriculture. Selon les premiers chiffres, ce sont « environ 600 000 à 650 000 » volailles abattues dans l’hexagone depuis le premier cas de grippe aviaire apparu en novembre.
La situation évolue vite, contraignant encore plus récemment les autorités à élargir les mesures de lutte et de prévention en encadrant les mouvements de volailles dans une zone d’élevage dense du Sud-ouest suite à plusieurs détections de virus. Dans ce périmètre, « la mise en place de volailles d’un jour, toutes espèces confondues, est interdite jusqu’au 7 janvier ». Ces mesures s’appliquent « dans un périmètre plus étendu que celui des zones réglementées actuelles », dans un rayon de « 20 km autour des foyers » et pourraient être « prolongées au vu de l’évolution de la situation sanitaire ». « Un dispositif d’accompagnement économique pour soutenir les couvoirs et les éleveurs » a également été annoncé par le ministère de l’Agriculture.
Depuis le 5 novembre dernier, la France a requalifié son niveau de risque épizootique à « élevé » et pris, via deux arrêtés, plusieurs mesures de prévention dont la mise à l’abri des volailles des élevages commerciaux. Saisi, le Conseil d’Etat a estimé que ces mesures avaient été décidées « pour faire face à un risque sanitaire particulièrement grave et urgent », rejetant les recours de plusieurs syndicats et autres organisations qui dénonçaient notamment une menace pour la pérennité des élevages de plein air.