La guerre des prix se poursuit, les déceptions s’accumulent !
Dans son communiqué du 19 avril 2021, l’observatoire des négociations commerciales indique que « les négociations 2021 des produits alimentaires vendus sous marque nationale est de l’ordre de – 0,3% en prix 3-nets toutes catégories de produits confondues, alors que les demandes de hausses de tarifs de la part des fournisseurs étaient de + 3 % ».
Cette déflation est quasi générale. Seuls les produits frais laitiers et les œufs connaissent à nouveau une évolution positive de leurs prix d'achat en 2021.
- Epicerie salée : - 0,3 %
- Epicerie sucrée : - 0,3 %
- Produits frais non laitiers (charcuterie, sandwichs…) : - 0,7 %
- Produits frais laitiers (dont œufs) : + 0,5 %
- Surgelés : - 0,7 %
- Boissons alcoolisées : - 0,7 %
- Boissons non alcoolisées : - 0,4 %
« Le résultat plus défavorable du secteur frais non laitiers résulte principalement de la baisse des tarifs d'achat de la charcuterie du fait de la baisse des cours du porc - hors charcuterie, la déflation est moins élevée », précise le médiateur.
L’observatoire note toutefois que la qualité de la négociation s’améliore globalement, tant du côté fournisseurs que du côté distributeurs : « on constate une amélioration de la justification des demandes d’évolutions tarifaires et de leur réception par les distributeurs pour les produits frais avec une relativement bonne prise en compte du contexte des matières premières agricoles ou alimentaires notamment, même s’il reste de fortes marges de progrès pour les boissons par exemple ». En revanche, l’observatoire note encore que « les attentes tarifaires des fournisseurs en matière de RSE (réduction de l’impact environnemental des matières premières agricoles ou approvisionnement auprès de fournisseurs locaux) restent insatisfaites alors que les distributeurs conviennent que les éléments apportés par leurs fournisseurs à l'appui de leurs revendications sont en net progrès ».
La loi EGalim avait suscité beaucoup d’espoir au moment de son adoption. Le texte entendait assurer un revenu décent pour nombre d’agriculteurs. Trois ans plus tard, la loi est de nouveau sous le feu des projecteurs mais pour un tout autre motif. On ne compte plus les débats, études, rapports, questions… sur le bilan de la loi car, les dernières négociations commerciales l’attestent, les résultats ne sont pas probants.
A partir des travaux menés, le député de l’Aube, Grégory Besson-Moreau (LREM) vient d’achever l’écriture d’une proposition de loi. Le texte propose : la contractualisation obligatoire et pluri-annuelle et la traçabilité du prix de la matière première agricole, d’un bout à l’autre de la chaîne alimentaire et incluant des clauses d’indexation ainsi que sa non-négociabilité au sein des contrats. L’auteur propose également le renforcement de la médiation par la création d’un comité des différends, le renforcement de l’étiquetage de l’origine des produits alimentaires et l’interdiction des promotions de dégagement sans accord de la profession concernée.
Le gouvernement compte bien inscrire la proposition de loi dans le calendrier parlementaire qui lui est réservé, soit avant l’été 2021. D’ici là, l’exécutif concerte les parties prenantes sur ces dispositions, « de façon à pouvoir apporter les ajustements qui seraient nécessaires lors de l’examen par le Parlement ». Le ministère de l’Agriculture en est convaincu, en ciblant efficacement et de manière équilibrée les leviers à activer, la future loi permettra de renforcer le revenu des agriculteurs et ainsi, conforter la souveraineté alimentaire de notre pays.