Le recours à une main d’œuvre extérieure à l’exploitation progresse
L’emploi agricole est en pleine évolution. Dans les effectifs permanents, si les chefs et coexploitants ainsi que les membres de leur famille assurent toujours la plus grande part du travail agricole, l’emploi non familial tend à se développer.
Le salariat un poste clé en agriculture
Selon les chiffres publiés par Agreste, en 2020, les chefs d’exploitation représentent 65,4 % des actifs permanents, les membres de leur famille qu'ils emploient 12,1 % et les salariés non familiaux ayant travaillé au moins 8 mois de l'année sur l'exploitation 22,5 %. En termes de volume de travail, la main d’œuvre salariée extérieure a progressé de 8,2 % en ETP (1), entre 2010 et 2020.
Cette avancée est liée au développement des exploitations sous forme sociétaire. Ces entreprises, qui ont progressé de 9,2 % en 10 ans, emploient plus de salariés que les exploitations individuelles dont le nombre décline. « En 2020, 68 % du volume de travail agricole est mobilisé dans une exploitation sous forme sociétaire (448 100 ETP), contre 56 % dix ans auparavant », rapporte le service statistique du ministère de l’Agriculture.
Dans 65 % des cas, les salariés permanents non familiaux travaillent à temps plein sur l’exploitation et seulement 15 % moins d’un mi-temps. Par comparaison, les permanents familiaux travaillent plus souvent à temps partiel. Ils ne sont « 35 % employés à temps complet en 2020, tandis que 39 % d'entre eux consacrent moins de la moitié de leur temps de travail sur l'exploitation. » Quant aux chefs d’exploitation (et coexploitants), ils demeurent fortement mobilisés dans la production agricole, « en 2020, 68 % d'entre eux travaillent à temps complet sur l'exploitation. »
L’externalisation des travaux agricoles
En 2020, 56 % des exploitations ont recours à l’externalisation des travaux agricoles. L'externalisation consiste à déléguer tout ou partie des travaux de l'exploitation à des prestataires externes : Entreprise de Travaux Agricole, CUMA... Cette proportion est stable depuis 2010. En revanche, « le volume de ce travail externalisé est estimé à 23 400 ETP, dont 14 800 ETP pour les ETA, soit pour cette dernière forme de sous-traitance une hausse de près de 40 % en dix ans », indique d’Agreste.
Le recours à ces services est d'autant plus élevé que le potentiel économique de l'exploitation est important. Ainsi, 77 % des grandes exploitations ont fait appel à ces prestataires, 70 % des moyennes exploitations, 54 % des petites et 28 % des micro entreprises.
Le manque de candidats à la reprise d’exploitations agricoles, le changement des pratiques agricoles impulsé par l’agro-écologie et la stratégie de croissance des plus grandes exploitations pourraient accroître l’essor de la prestation de services dans les prochaines années. Dans une autre étude publiée en 2020, ce marché avait été estimé à environ 4 milliards d’euros.
(1) Un équivalent temps plein (ETP) correspond au travail d'une personne à plein-temps pendant une année entière (un ETP = au moins 1 600 heures travaillées sur l'année).