Les quatre annonces du ministre pour doper l’agriculture
Déblocage d’une aide d’urgence pour l’agriculture biologique
Face aux difficultés rencontrées par la filière bio, une aide d’urgence de 10 millions d’euros sera déployée dans les semaines à venir afin de soutenir les exploitations qui rencontrent de graves difficultés économiques avec à la clé un risque de déconversion. La situation s’explique en partie par un repli de la demande de certains produits bio. Un travail interministériel impliquant les collectivités locales devrait permettre d’atteindre l’objectif prévu par Egalim, de 20 % de bio en restauration collective. Une réforme de la gouvernance de l’agence BIO « dans une logique de représentativité et d’implication, en incluant notamment les interprofessions, pour continuer à rassembler toutes les composantes du secteur dans la même dynamique », est également au programme.
Réduire la dépendance aux importations de fruits et légumes
Après plusieurs mois d’élaboration, le plan de souveraineté dédié aux fruits et légumes a été dévoilé. Il répond à de multiples enjeux tant de sécurité alimentaire sur le territoire, que d’adaptation aux changements climatiques. L’objectif, gagner 5 points de souveraineté en fruits et légumes dès 2030 et enclencher une hausse tendancielle de 10 points à horizon 2035. Aujourd’hui, la moitié des fruits et légumes consommés dans notre pays sont issus de l’importation. Depuis l’an 2000, la France a perdu 14 points d’approvisionnement et cette tendance s’accentue. Ce plan pluriannuel se déploiera jusqu’à 2030. Plusieurs sources de financements sont prévues. Dès 2023, 200 M€ via France 2030 seront mobilisés dont au moins 100 M€ du guichet agro-équipements (voir infra). Des financements via les collectivités qui souhaitent s’engager dans ce plan, et par les filières pourraient compléter l’enveloppe.
Accélérer la transition environnementale et écologique par l’achat d’équipements innovants
Une enveloppe de 400 millions d’euros financée par France 2030 « Equipements pour la troisième révolution agricole », dont 100 M€ fléchés sur les filières fruits et légumes est destinée à déployer « pleinement l’innovation au cœur des exploitations ». Les matériels éligibles à ce nouveau guichet ont été sélectionnés par un appel à manifestation d’intérêt (AMI) opéré par BpiFrance, entre novembre 2022 et janvier 2023, sur l’optimisation des ressources en eau, la sobriété énergétique des installations, l’adaptation aux aléas climatiques et sanitaires. Ce guichet est accessible sur le site de FranceAgriMer. Cet AMI sera prochainement prolongé sur un ensemble de thématiques, incluant les alternatives aux produits phytosanitaires, l’économie circulaire ou l’amélioration des conditions de travail agricole.
Aider l’industrie agroalimentaire à supporter la flambée des prix et à se moderniser
Enfin, le Gouvernement a livré les grands axes d’un plan de soutien aux industries agroalimentaires. Pour rendre ce secteur plus compétitif, fragilisé par la hausse des prix de l’énergie et par des difficultés plus structurelles, un fonds d’investissement public/privé (consolidation et capital-développement) doté de 500 millions d’euros est créé dont 200 millions d’euros apportés par l’Etat. L’accès à France 2030, notamment sur les volets « décarbonation » et « robotisation » sera, par ailleurs, facilité. Il faut dire que les industries agroalimentaires sont moins robotisées (60 robots pour 10 000 salariés) que le reste de l’industrie française (132 robots). Au niveau de l’UE, elles occupent l’avant dernière place. A plus court terme, l’Etat accordera un report de charges sociales et fiscales aux industriels pour soutenir leur trésorerie. Et pour se lancer à l’export, un programme de formation : les « Boosters IAA », assuré par Business France, doit s’ouvrir en 2023. L’industrie agroalimentaire française est la première industrie de France avec 437 000 emplois pour un chiffre d’affaires s’élevant à 198 milliards d’euros.