Les agriculteurs achètent moins de produits phytopharmaceutiques
Les ventes des produits phytopharmaceutiques sont déclarées chaque année par les distributeurs au titre de la redevance pour pollutions diffuses et versées dans la banque nationale des ventes des distributeurs de produits phytopharmaceutiques (BNVD).
Les données provisoires des ventes en France pour l’année 2021, issues des déclarations réalisées début 2022 sont désormais disponibles et font apparaitre qu’en 2021, les ventes se sont élevées à 43 013 tonnes (hors produits utilisables en agriculture biologique et produits de biocontrôle) et sont restées stables par rapport à 2020 (+0,7%). Une analyse plus lissée, en moyenne triennale, montre une baisse des quantités vendues de 14 % entre 2018-2020 et 2019-2021 pour les substances actives (hors biocontrôle et agriculture biologique). Les valeurs 2020 et 2021 étant les plus faibles depuis 2009.
Entre 2020 et 2021, les substances CMR1vendues ont diminué de 27,6%. De plus de 5 000 T en 2018, on passe à 780 T en 2021, soit une baisse de 85% sur une période de 4 ans. Au même moment, les ventes de substances actives utilisables en produits de biocontrôle et/ou en agriculture biologique ont augmenté de 13,3 %.
Des traitements à l’hectare en baisse
L’indicateur de suivi des utilisations de produits phytopharmaceutiques, le NODU (« NOmbre de Doses Unités ») vient également d’être publié pour 2020 et 2021 (données provisoires). Cet indicateur de suivi de recours aux produits phytopharmaceutiques correspond à la surface qui serait traitée annuellement aux doses maximales homologuées. Rapporté à la surface agricole utile (SAU), le NODU permet de déterminer le nombre moyen de traitements par hectare. Il est calculé à partir des données de vente des distributeurs de produits.
En 2020, le NODU agricole est de 88,5 millions d’hectares (Mha) et l’indicateur provisoire pour 2021 s’établit à 85,7 Mha. Depuis 2016, la tendance est à la baisse. Selon le ministère de l’Agriculture, « ces baisses sont le résultat concret de la mise en œuvre des plans Ecophyto successifs traduisant la réduction de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques ».
Le plan Ecophyto arrivera à échéance en avril 2024, un travail de réflexion va donc être lancé au 1er semestre 2023 pour l’élaboration du prochain plan national quinquennal.