Progression de la production agricole en valeur et des charges en 2022
Les prix florissants compensent la baisse des volumes
Les données prévisionnelles communiquées par la Commission des comptes de l’agriculture laissent entrevoir de bons résultats pour la branche agricole. En 2022, la production agricole en valeur, hors subventions, aurait nettement progressé : +17,4%, par rapport à 2021. La situation s’explique principalement par une envolée des prix de nombreux produits. Cette hausse est particulièrement marquée pour les céréales (+33,2%). « Après les mauvaises récoltes de 2021 au Canada, puis celles de 2022 dans plusieurs pays d’Europe et en Asie, les marchés sont déstabilisés depuis février 2022 par les effets du conflit en Ukraine et les restrictions d’exportation adoptées en Inde », explique la Commission. En productions animales aussi, les hausses de prix sont significatives : +21,5%, avec +24,4% pour les produits porcins, +22,1% pour les bovins, +19 % pour les volailles et +17,7% pour le lait. Elle est très élevée pour les œufs (+67%) en raison d’une très forte demande.
Du côté des volumes, la production agricole serait quasi-stable, en 2022 : +0,8%. Le rebond de la production de vins (+30,9%) et de fruits (+21,8%) après la très mauvaise année 2021 compense les baisses des récoltes de maïs (-29,2%), de céréales (-10,9%), de protéagineux (-21,3%), de betteraves (-10,0%) et de pommes de terre (-9,2%), liées notamment aux conditions météorologiques extrêmement chaudes et sèches de l’été. Les volumes des productions animales reculent également (3,4%). La diminution des cheptels de gros bovins ou de porcins se poursuit en 2022, tandis que la production de volailles chute de 13 % dans un contexte de nouveau marqué par l’épizootie d’influenza aviaire.
La facture énergétique s’alourdie
Toujours selon la Commission des comptes de l’agriculture, en 2022, les consommations intermédiaires de la branche agricole augmenteraient de 12,4% en valeur. Cette augmentation s’explique, là encore, par des hausses de prix (18,1%). A noter que ces majorations sont bien plus élevées que celles de l’année précédente (respectivement + 3,3 % et + 3,1 %). Elles sont particulièrement marquées pour les engrais et amendements (+78,4%), pour l’énergie (+39,1%) après la hausse de l’année précédente (+20,7 %) et pour l’alimentation animale (+24,5%).
D’après les estimations, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs augmenterait de 18,2 % en 2022, en prenant en compte les subventions d’exploitation et les impôts à la production. Par actif, compte tenu de la diminution de l’emploi agricole, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs de la branche agricole progresserait de 19,2 %. Au final, en termes réels elle croîtrait de 16,4 %.