L’excédent agroalimentaire français au plus haut depuis 2013
« Sur l’ensemble de l’année 2022, l’excédent français s’élève à 10,3 milliards d’euros, en augmentation de 2,1 milliards par rapport à 2021. Ce niveau, supérieur de 3,5 milliards d’euros à la moyenne 2017-2021, est le plus élevé depuis 2013 », relaie une note de conjoncture d’Agreste. Cette tendance s’explique par une hausse marquée des exportations des produits agroalimentaires (+ 13,4 milliards soit + 19 % en valeur), supérieure à celle des importations (+ 11,3 milliards soit + 18 %). Le déficit commercial avec l’Union européenne « n’est plus que » de 0,9 milliard d’euros en 2022. Il se réduit de 1,3 milliard par rapport à 2021 et de 1,8 milliard par rapport à la moyenne 2017-2021.
Une hausse record des exportations de céréales en 2022
Contrairement aux années récentes, cette croissance de l’excédent agroalimentaire est principalement portée par les produits bruts. Ces exportations atteignent 22,3 milliards d’euros et progressent de près de 5,9 milliards d’euros entre 2021 et 2022. Au premier rang des produits bruts exportés, les ventes de céréales (principalement du blé tendre) augmentent de 4,2 milliards sur un an pour atteindre un niveau record dopées par la forte demande de céréales sur le marché mondial, exacerbée par la guerre en Ukraine.
Sur la même période, les importations de produits bruts se chiffrent à 17,6 milliards d’euros ; elles croissent de 1,9 milliard d’euros (+ 12 % par rapport à 2021), en lien notamment avec la hausse des achats de légumes (tomates) mais aussi de plantes à boisson (café) et de graines oléagineuses tirées par les importations de colza.
Conséquence, le solde commercial des produits bruts atteint 4,7 milliards d’euros. Il gagne 3,9 milliards d’euros par rapport à 2021, soit son plus haut niveau historique enregistré en 2015.
Les achats de viande plombent le solde commercial des produits transformés
A l’inverse, en 2022, l’excédent des produits transformés atteint 5,6 milliards d’euros, soit une diminution de 1,8 milliard par rapport à 2021. « Cette diminution de l’excédent commercial résulte pour plus de 95 % de la dégradation des échanges avec l’UE », précise le ministère de l’Agriculture.
La valeur des importations est égale à 55,6 milliards d’euros et progressent de 9,4 milliards d’euros en 2022 (+ 20 % par rapport à 2021). La hausse des achats de viande et de produits de l’abattage représente plus de 20 % de l’augmentation globale. « Il s’agit principalement de viande bovine en provenance des Pays-Bas, du Royaume-Uni et d’Irlande dans un contexte de baisse des disponibilités accentuée par le retour des achats de la restauration hors foyer après deux années difficiles liées à la pandémie de la Covid ». La croissance des importations de viande de volaille (Pologne, Belgique) est aussi notable alors que la filière volaille a dû faire face à deux crises d’Influenza aviaire successives durant l’année 2022. Quant aux exportations (61,1 milliards d’euros) elles évoluent de 7,6 milliards d’euros par rapport à 2021 (+ 14 %) notamment avec la hausse des ventes de vins et spiritueux (+ 1,9 milliard d’euros soit + 12 %) principalement à destination des Etats-Unis, du Japon et du Royaume-Uni.