Maladie hémorragique épizootique : le point sur cette maladie émergente
Les premiers foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) ont été détectés en France dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, en septembre 2023. Depuis la maladie progresse. Le ministère de l’Agriculture fait état, à la date du 3 novembre 2023, de 2 136 foyers de MHE recensés dans les élevages français. Sont désormais touchés la Haute-Garonne, le Gers, les Landes, l’Ariège, l’Aude, le Tarn, le Lot-et-Garonne, la Gironde, le Tarn-et-Garonne et la Dordogne.
Pas de risque pour l’homme
La maladie déjà connue des services vétérinaires a fait son apparition en Europe fin 2022 : en Italie, en Espagne et au Portugal. Les analyses ont confirmé que le sérotype du virus arrivé en France est le même que celui qui circule dans ces pays, à savoir le sérotype 8.
Selon l’Anses, le virus responsable de la maladie est transmis par des moucherons piqueurs du genre Culicoïdes, comme la fièvre catarrhale ovine. Il ne se transmet pas à l’être humain. Chez les bovins, en revanche, la maladie est potentiellement mortelle. Elle se traduit par de la fièvre, de l’anorexie, des boiteries et une détresse respiratoire. Les petits ruminants peuvent aussi être porteurs du virus mais aucun cas symptomatique n’a encore été signalé.
Pour le moment, il n’existe pas de vaccin efficace contre ce sérotype mais il est envisagé par les industriels.
Un périmètre de sécurité de 150 km
La détection de foyers de MHE entraîne des mesures de lutte et de prévention spécifiques dans un rayon de 150 km autour des foyers (zone dite régulée ou réglementée). Conséquence, les animaux détenus dans cette zone ne peuvent être destinés aux échanges, sauf acceptation de l'Etat de destination.
Depuis fin septembre, les flux d’échanges de bovins vers l’Italie avaient cessé depuis la zone réglementée de 150 km établie autour des foyers de maladie hémorragique épizootique, concentrés principalement dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées. Mais les gages apportés par la France ont été suffisants, car après l’Espagne, l’Italie, premier pays importateur de jeunes bovins français, vient de donner son accord à la réouverture de son marché aux broutards dans le cadre d’un protocole sanitaire très précis.
Un problème économique pour les éleveurs
Le 2 novembre dernier, lors d’un déplacement dans les Pyrénées-Atlantiques, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé le déploiement d’un plan d’action pour soutenir la filière et atténuer l’impact économique de cette maladie pour les éleveurs.
Les analyses PCR et les frais vétérinaires pour la réalisation du prélèvement en cas de suspicion clinique seront intégralement pris en charge par l’Etat.
Par ailleurs, un groupe de travail prépare, depuis quelques semaines, les conditions d’un accompagnement par l’Etat et par le fonds de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE) de l’impact économique mesurable à court terme de la MHE sur les exploitations (mortalités et coût des soins aux animaux malades).