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Mai 2020

Situation dramatique des éleveurs bovins allaitants

Didier Guillaume Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation déclare vouloir stopper la baisse injustifiée de la rémunération des producteurs de bovins et mobilise la filière pour réagir et répondre à la détresse des éleveurs.

Dans un communiqué de presse daté du 4 mai 2020, le Ministre tire un constat amer de la situation actuelle du marché : « Au moment où plus de 20 millions de repas quotidiens, qui étaient habituellement pris dans la restauration collective, le sont à domicile, du fait du confinement des Français, je suis alerté par la situation dramatique des éleveurs bovins allaitants ». L’évolution de la consommation, déjà à l’œuvre avant la crise liée au Covid, le montre : la part du steak haché dans la valorisation d’une carcasse s’accélère, pour se monter aujourd’hui à 70% ».
« Mieux évaluer la part du prix payé par le consommateur sur le steak haché qui revient à l’éleveur devient donc un enjeu majeur », conclue-t-il.
 

Plusieurs mois après les Etats Généraux de l’Alimentation, le Ministre questionne à nouveau sur la construction du prix à la consommation, « qui doit impérativement parvenir à couvrir le coût de production de l’éleveur ». Constat d’échec de la loi n°2018-938 du 30 octobre 2018 (dite EGalim) qui devait aboutir à mieux rémunérer les producteurs par une répartition plus équitable de la valeur de la fourche à la fourchette ?
A défaut, précise-t-il « nous endosserons tous la responsabilité de la disparition de notre élevage allaitant de qualité ».


Le Ministre rappelle en effet, que cette situation hélas, n’est pas nouvelle dans la filière bovine mais que l’insuffisance de la rémunération s’est encore dégradée lors de ces deux derniers mois. Pire, précise-t-il, « dans le contexte actuel de crise, alors que les achats des ménages augmentent et se portent davantage sur la viande hachée fraiche (+ 35%) ou surgelée (+ 55%), les cotations entrées abattoirs proposées aux éleveurs baissent encore, avec des intensités différentes qu’il s’agisse de races à viande ou de vaches laitières réformées ».


Aussi, le Ministre demande-t-il aux responsables d’Interbev Bovin, de réunir des données pour pouvoir objectiver la situation :

  • Sur la réalité de la consommation, semaine après semaine et les à-coups des achats de nos concitoyens,
  • Sur les chiffres des abattages et des exports,
  • Sur le nombre d’animaux stockés en ferme.

 
Cette crise dans la crise doit servir de prise de conscience collective pour apporter non seulement des réponses, mais penser l’après pour la filière bovine française en faisant évoluer son modèle.

Le Ministre réunira prochainement l’ensemble des acteurs de la filière pour partager ces données et « voir comment, la transparence et les efforts faits par chacun des maillons de la chaîne auront comme conséquence une meilleure répartition de la valeur permettant aux éleveurs de vivre décemment de leur travail ».

A étendre aux autres filières agricoles en crise ? A suivre !

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